Trame verte et bleue : Où en est-on ? Que faire ? par Emile Vivier (NEC)

Article extrait du 23 n°201 - automne 2010

On en parle depuis plusieurs années de cette trame verte et bleue au niveau régional. La Région a édité sur ce thème des brochures, des dépliants, on a surtout entendu des exposés, des discours éloquents de la part de certains responsables. Mais où en est-on sur le terrain ? Voici le point de vue d’Emile Vivier.

Cette trame verte et bleue a même fait l’objet d’un thème avec exposés et débats au Congrès national de France Nature Environnement qui s’est tenu en 2009 à Lille. On y a entendu divers exposés sur les réalisations en cours dans diverses régions de France par des responsables de FNE et des chercheurs du Muséum d’histoire naturelle de Paris, et ils nous ont montré tout l’intérêt pour la biodiversité.

Une région défavorisée

Je m’attendais -nous nous attendions- à un exposé (au moins) sur la trame verte et bleue du Nord-Pas-de-Calais. Mais… rien ! Je pensais que des responsables associatifs de la région allaient en parler : des projets, des réalisations en cours, des ambitions car notre région est certainement, avec son passé industriel, ses friches, sa pauvreté en boisements, l’une des régions de France (et sans doute LA région de France) la plus défavorisée à ce point de vue, donc l’une de celles où il y a le plus à faire.

Je ne dirai pas que rien n’a été tenté ou réalisé. Quelques tentatives locales ont vu le jour mais sur la région, c’est un travail d’une autre envergure qu’il fallait mener. Espérons qu’il le sera avec la nouveau Conseil Régional récemment élu car le Conseil Régional peut beaucoup, par l’autorité qu’il représente et les moyens dont il dispose.

Forêts, bois, haies, prairies, landes...

La trame verte et bleue, ce sont d’une part les forêts, les bois, les haies, comme aussi les bandes enherbées, les prairies, les landes… et ce sont, d’autre part, les ruisseaux, étangs, lacs et mares, fossés et canaux… C’est dire que, pour mettre en place et développer une trame verte et bleue, il faut une collaboration avec les collectivités territoriales, l’Etat et les acteurs de terrain.

La loi de 1960 sur l ’aménagement rural a été le départ d’une catastrophe écologique de grande ampleur. Les talus, les haies, les arbres en plein champ ont été rasés. L’agriculture industrielle s’est emparée des espaces dégagés où, aujourd’hui, flore et faune sauvages ont
disparu. Les campagnes sont devenues des déserts biologiques où les forêts restent, seules, de cœurs de nature. Il n’y a plus de trame.

Il est donc impératif de replanter des haies, de recréer un maillage régional vert.

Emile Vivier – Nord Ecologie Conseil