Compostage des bio-déchets : une obligation ?

Beaucoup d’informations ont circulé récemment sur le compostage des bio-déchets suite à la loi anti gaspillage et tout le monde s’y perd… Est-ce vrai que chaque ménage français doit s’équiper d’une solution de compostage ?

Qui doit s’engager à quoi exactement ?

C’est Inès Tissandier, chargée de mission, et Bertrand Bohain, délégué général du Cercle National du Recyclage qui nous éclairent sur le sujet grâce à leur expertise. Inès Tissandier a rédigé un guide à destination des collectivités adhérentes au CNR sur la question du compostage des bio-déchets.

Commencez par dire aurevoir à l’idée reçue la plus répandue : le compostage des bio déchets n’est pas une obligation pour les usager·es, mais uniquement pour les collectivités en charge de la collecte des déchets. Les collectivités se doivent de mettre en place le tri à la source, à une partie de la population. L’accès au compostage des biodéchets doit, en tous les cas, être possible pour toutes et tous.

Pour se faire, 2 types de gestion du compostage sont proposées :
• la collecte en porte à porte des biodéchets, ou le Point d’Apport Volontaire ;
• la gestion de proximité, c’est-à-dire le compostage de quartier ou individuel (à ce titre, un composteur est mis à disposition des usager·es).

Notez que le compostage individuel, même s’il part d’une bonne intention, ne peut pas se faire correctement sans connaissance : il est important d’être formé·e pour le gérer dans les règles de l’art afin d’éviter la production de méthane (son impact sur l’effet de serre étant 25 fois plus puissant que le Co2).

En résumé, la loi s’applique uniquement aux collectivités locales en charge de la collecte des déchets. Néanmoins, les usager·es se doivent de respecter le règlement de collecte de leur collectivité locale… alors n’hésitez pas à vous renseigner auprès de la vôtre rapidement !

Et dans la MEL ?

L’association Zero Waste Lille nous éclaire sur les modalités du tri des biodéchets dans la Métropole Européenne de Lille.

Aujourd’hui, 40 % de la population est équipée de bacs « verts » collectés en porte à porte. Ces bacs accueillent les déchets verts, mais aussi les déchets organiques !

D’autres solutions existent : 7 500 composteurs individuels ont été distribués par la MEL entre 2019 et 2022, 7 150 devraient être distribués en 2024, au prix de 18 €. Il n’y en aura pas pour tout le monde, alors soyez prêts dès mars 2024 !

Il est aussi possible de déposer ses biodéchets dans un composteur collectif : 150 ont déjà été installés, et l’objectif est d’atteindre 350 d’ici 2029. Intéressés pour en installer un dans votre quartier ? Vous pouvez candidater auprès de la MEL et être accompagné.e.s dans cette démarche !

Dernière solution envisagée pour le tri à la source des biodéchets : les points d’apport volontaire. Contrairement au compostage collectif, les déchets seront collectés, puis traités sur un autre site. Cette solution sera testée à partir de mars 2024 dans les quartiers de Wazemmes et Vauban, en complément d’une collecte sur différents marchés de la MEL par Les Alchimistes.