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La MRES refuse les stratégies de haine

dimanche 6 mars 2011

Texte adopté lors de l’Assemblée Générale MRES du 26 novembre 2010

Zoom Politiques gouvernementales de stigmatisation :
La MRES refuse les stratégies de haine

L’été 2010 a été lourd de menaces pour la paix civile et la cohésion républicaine.

Après le pénible et vain débat sur l’identité nationale, les Français ont dû subir une avalanche de déclarations tonitruantes imprégnées d’un extrême simplisme sécuritaire : déchoir de la nationalité française certains criminels d’origine étrangère (combien de générations ?), ne plus accorder la nationalité française aux mineurs délinquants nés en France de parents étrangers (« Français ou voyou, il faut choisir »), fortes amendes pour les municipalités « laxistes » dans la prévention de la délinquance, emprisonnement de parents de mineurs délinquants...

A ces discours se sont joints des actes : expulsions à répétition et démantèlements brutaux pour les camps de Roms, les camps de migrants et les jungles du littoral, harcèlement de gens du voyage, pourtant de nationalité française, interventions à grand spectacle dans certains quartiers, renforcement de la législation contre les immigrés. Les expulsions de roms ont d’ailleurs été dénoncées par la commissaire européenne en charge de la justice et des droits des citoyens comme contraires aux valeurs fondant l’Union européenne.

Ces comportements provocateurs cultivent systématiquement l’amalgame entre délinquance et immigration, ils stigmatisent une communauté tout entière, ou un quartier dans sa totalité, en exploitant sans vergogne quelques faits divers douloureux. Ils visent à ancrer dans les esprits la notion antirépublicaine, anticonstitutionnelle, et moralement perverse, selon laquelle il y aurait deux sortes de criminels, les français de souche et les autres, justifiant des traitements différents.

La MRES a réagi dès le mois d’août 2010 aux déclarations et aux actes de stigmatisation, en signant l’appel « contre la xénophobie et la politique du pilori », et en réaffirmant son soutien au Collectif Rom.

La MRES refuse l’escalade de la violence. Elle dénonce la furie sécuritaire et xénophobe, déversée dans une mise en scène outrancière, et qui vise à masquer les échecs des politiques sociales, économiques et sécuritaires du pouvoir en place.

Conformément à sa Charte adoptée en 2001, la MRES ne relâchera pas sa vigilance sur le respect de la dignité humaine et de toutes les valeurs républicaines.