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Des projets artistiques pour donner un avenir à son futur

mercredi 7 octobre 2009

Extrait du 23, journal d’expression associative du réseau MRES, automne 2009

Depuis plus de trois ans, la Maison culturelle d’Ath mène un travail de réflexion tourné vers l’avenir, et plus précisément axé sur le développement durable. Plusieurs projets ludiques et artistiques sont ainsi nés autour de l’objet et de sa capacité à communiquer.

« Nous avons constaté que par nos activités, nous pouvions interpeller les gens de la région sur leur manière de vivre aujourd’hui, mais qu’ils se projetaient peu dans le futur », explique Engelbert Petre, directeur de la Maison culturelle d’Ath.

Le futur fait alors l’objet d’un ballon d’essai avec cette question lancée aux classes de 1ère et Terminale de la région : « Que sera le monde dans lequel vous vivrez en 2047 ? » Avec la culture comme support et plus précisément le roman-photo, outil ludique et parlant pour cette tranche d’âge si sensible à l’image. Touchant des thèmes divers, des dernières gouttes de pétrole à la procréation in vitro, une vingtaine de planches est ainsi publiée. Au final, le plus significatif est le trajet parcouru par ces jeunes, qui découvrent la dynamique de groupe et un outil d’expression. « Le regard qu’ils avaient sur 2047 était relativement stéréotypé », confie Engelbert Petre. D’où l’envie d’aller plus loin dans cette démarche, en lançant un nouveau projet sur le thème du futur, utilisant d’autres outils et visant un plus large public. Et comme 2047 semblait davantage relever de la « science-fiction », le futur est ramené à 2027.

Objets d’un futur passé

Mais comment amener les gens de la région d’Ath à participer à une réflexion sur le futur ?

« En jouant avec eux. » But du jeu : amener des objets qui ne seront plus là dans vingt ans et les enfouir pour la même durée dans les caves de la Maison Culturelle. Pierre naturelle, aiguille à tricoter, clef de voiture, gsm, aspirateur…, 600 objets sont proposés par une majorité de jeunes, des adultes, aussi. Afin de susciter la réflexion, chaque participant est invité à motiver par écrit le choix de son objet et à se faire photographier avec celui-ci. Soigneusement étiquetés et répertoriés, ces objets sont prêts à être exposés ici, maintenant et dans 20 ans.

Les étudiants de l’Ecole supérieure des Arts Plastiques et Visuels de Mons conçoivent la mise en scène de ces objets « passeurs de mémoire ». Dans la perspective de leur enfouissement, ils embaument les objets. Tous subissent le même traitement, dans une approche esthétique de l’emballage, les rendant parfois méconnaissables, souvent mystérieux.

Une vision pessimiste

Afin de compléter ce regard sur le futur, des étudiants de l’Ecole de recherche graphique de Bruxelles ont été sollicités pour donner leur vision de 2027 par le biais, cette fois, d’affiches commentées. Les grandes préoccupations sur l’avenir surgissent alors : la nature, l’urbanisme, la violence, les nouvelles technologies… Les représentations des thèmes abordés laissent cependant peu de place à l’utopie. « La vision de ces jeunes était très négative et leurs affiches agissaient comme des amplificateurs de leur pessimisme, poursuit Engelbert Petre. Pour qu’il y ait changement de comportements, il faut qu’il y ait du plaisir ou au moins un sentiment positif. Et pour cela il est essentiel d’apprendre à mesurer la capacité de chacun à changer les choses. » A méditer...

Béatrice Menet

Contact : Maison culturelle d’Ath - 068 26 99 99 - http://www.ath.be/mca

Article paru dans Symbioses n°81, le magazine belge de l’éducation à l’environnement, réalisé par le Réseau Idée et repris dans le cadre d’un échange Interreg IV franco-belge en éco-pédagogie : http://www.symbioses.be