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Pour un collectif « Non au grand marché transatlantique »

jeudi 30 janvier 2014

Après l’AGCS, l’AMI et l’ACTA, voici TAFTA et TTIP

(accord transatlantique de libre échange - Transatlantic Free Trade Agreement ! Transatlantic Trade and Investment Partnership)

Dès Mai 2004 la MRES s’est déclarée « Zone hors AGCS », initiative dont le but est de résister aux tentatives de marchandisation toujours plus poussée de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) sur ce qu’il est convenu d’appeler « le bien commun ».

Cela concerne notamment l’eau, l’énergie, le vivant, les recherches, la santé, l’éducation, les transports etc.

Pour un collectif

« Non au grand marché transatlantique »

Une proposition des comités locaux Attac de la métropole lilloise :

Venez-vous joindre à nous

Le mardi 4 février à 18h30

À la Bourse du travail, salle polyvalente, Boulevard de l’Usine à Fives

Suite à plusieurs années d’un lobbying intense des multinationales industrielles et financières européennes et états-uniennes, celles-ci ont réussi à convaincre l’Union européenne et les États-Unis d’entamer des négociations visant à étendre le libre-échange en matière de commerce et d’investissement. On peut être inquiet sur la nature de ces négociations.
Lorsque les Etats membres de l’UE confient par un mandat « non public » le soin à la Commission européenne de négocier, en leur nom, avec les États-Unis on n’est pas rassuré par l’opacité dans laquelle évolue ces négociations. Ce mandat est l’un des plus importants jamais octroyé. Il porte sur la moitié du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, sur le tiers des échanges commerciaux.

Seuls les membres du Parlement Européen faisant partie du Comité pour le Commerce International sont « informés » du contenu des négociations. En fait, ils sont destinataires de milliers de pages sans pouvoir comprendre ce qui se passe réellement. La démocratie est bafouée.

Ce projet de « Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement » relève, depuis le traité de Lisbonne, de la compétence exclusive du niveau européen. Mais, comme il contient des éléments relevant d’autres domaines que le commerce et l’investissement, il doit être ratifié par les parlements nationaux. En France, la majorité des 2/3 est requise. Cet accord touche en effet à des droits humains et sociaux, au pouvoir de réglementation national, aux normes sanitaires, environnementales, aux services publics, aux marchés publics... Il aurait des conséquences désastreuses sur l’’agriculture, les OGM, les gaz de schiste, et sur ce que nous consommons tous les jours !

L’accord prévoit la mise en place d’un mécanisme dit « de règlement des différends ». Cela veut dire qu’un « arbitre » non indépendant, non démocratique, pourrait délibérer hors des juridictions publiques nationales ou communautaires. Une entreprise transnationale pourrait poursuivre un État ou une collectivité locale parce qu’elle estime que ces derniers mettent des entraves à ses profits. Entraves qui peuvent être relatives aux normes sanitaires, écologiques, sociales... Les fondements même de notre république sont atteints.

En 1998 une mobilisation citoyenne avait mis en échec l’Accord Multilatéral pour l’Investissement (AMI). En 2012 c’est l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) qui a été rejeté par les eurodéputés suite à une large mobilisation.

Il faut faire connaître aux citoyens ce qui se trame. Réclamons des explications au gouvernement français. Interrogeons nos élus et candidats aux futures élections notamment aux futurs députés européens qui auront à se prononcer sur cet accord (prévu en 2015). Questionnons nos députés et sénateurs qui auront vraisemblablement à en délibérer. N’oublions pas nos futurs maires et conseillers communautaires dont les services publics locaux pourraient être concernés via le mécanisme « de règlement des différends ». Levons le voile de l’opacité sous lequel s’abritent les multinationales.

Engageons nous, chacun dans notre association, syndicats, groupes... puisque nous risquons d’être la cible de cet accord. Mieux, rassemblons-nous au sein d’un collectif régional ou départemental « NON au Grand Marché Transatlantique ».

Nous comptons envoyer cette invitation à un très large éventail d’associations et de syndicats, mais n’hésitez pas à faire de même.

Ci-joint un article du Monde diplomatique sur ce sujet :

Imagine-t-on des multinationales traîner en justice les gouvernements dont l’orientation politique aurait pour effet d’amoindrir leurs profits ? Se conçoit-il qu’elles puissent réclamer - et obtenir ! - une généreuse compensation pour le manque à gagner induit par un droit du travail trop contraignant ou par une législation environnementale trop spoliatrice ? Si invraisemblable qu’il paraisse, ce scénario ne date pas d’hier. Il figurait déjà en toutes lettres dans le projet d’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) négocié secrètement entre 1995 et 1997 par les vingt-neuf Etats membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)1. Divulguée in extremis, la copie souleva dans plusieurs pays une vague de protestations sans précédent, contraignant ses promoteurs à la remiser dans un tiroir. Quinze ans plus tard, la voilà qui fait son grand retour sous un nouvel habillage.